Psychomotricité : un tremplin pour le développement de l’enfant
Discipline encore méconnue, la psychomotricité joue pourtant un rôle essentiel dans le développement des tout-petits.
Psycho-quoi ?
Fondée sur l’étroite relation de l’activité sensori-motrice et l’activité psychique ainsi que sur une approche globale, prenant en compte les multiples dimensions de l’individu, la psychomotricité accompagne l’enfant dans ses interactions.
Autrement dit, le corps, à travers les sens (vue, toucher, audition, goût, proprioception) et les mouvements, sert de point de départ aux apprentissages et permet ainsi le développement de différentes fonctions cognitives telles que la flexibilité mentale, la régulation des émotions, l’attention, etc.
Par exemple, les explorations motrices, que ce soit le rampage, le quatre pattes ou encore la marche, selon le niveau de développement, contribue significativement à la construction de repères spatiaux. Notamment l’intégration des différents espaces explorés et perçus ou encore des notions spatiales comme proche/loin, dessous/dessus, dedans/dehors.
Ce processus illustre le paradigme de la psychomotricité : “je bouge, je ressens et je me représente” qui appuie l’idée que l’enfant explore le monde avec son corps, ressent ainsi des expériences sensorielles et affectives, qu’il transforme en repères et en connaissances. En celà, les expériences corporelles nourrissent le développement psychique.
L’activité psychique agit autant sur l’activité corporelle que l’inverse (le corps qui agit sur l’activité psychique). En effet, lorsque l’enfant a acquis certaines capacités intellectuelles, il peut mieux adapter ses déplacements, ajuster ses gestes.
De même que si des difficultés psychiques existent, d’ordre émotionnel avec de l’anxiété ou un manque de confiance en soi, ou d’ordre cognitif avec un défaut d’attention par exemple, cela peut se traduire corporellement avec une maladresse gestuelle ou une autre manifestation corporelle.
La psychomotricité joue donc un rôle central dans l’accompagnement de l’enfant, en lui permettant de progresser harmonieusement sur plusieurs plans à la fois.
La psychomotricité considère effectivement l’individu dans ses différentes dimensions.
Dimension biologique qui fait référence au corps physique et physiologique tel que les caractéristiques anatomiques, le développement des fonctions sensorielles et neuromotrices.
Dimension psychologique qui correspond au développement cognitif mais aussi à l’affectif (émotions, sentiments, etc.)
Dimension sociale avec la prise en compte des relations avec les pairs (communication, adaptation, etc.)
En considérant les différentes dimensions de l’individu non pas de façon isolée, mais dans leurs interactions constantes, la psychomotricité adopte une approche globale. Elle vise ainsi un développement harmonieux reposant sur l’unité psycho-corporelle.
D’accord…mais en garderie ?
Véritable soutien au développement et à l’épanouissement, la psychomotricité constitue un accompagnement pertinent pour grandir en harmonie avec soi-même, son environnement, et les autres.
En garderie, le/la psychomotricien/ne trouve naturellement sa place et peut se voir proposer différentes activités telles que des jeux moteurs, des explorations sensorielles, des jeux symboliques (jeu du faire semblant) ou encore des moments de calme et de régulation en plus d’un accompagnement quotidien afin de favoriser la diversité des expériences et encourager l'acquisition de diverses savoirs (savoir-faire et savoir-être). Ces ressources permettront une meilleure adaptation face aux exigences de l'environnement.
La psychomotricité détient également une fonction préventive. Elle aide à repérer des retards et permet ainsi une intervention adaptée pour soutenir l’enfant et pallier les éventuelles difficultés.